Du 2 novembre 2024 au 26 janvier 2025

L’espace culturel départemental Lympia accueille le bestiaire utopique du collectif tout/reste/à/faire. 

Un ensemble de douze insectes géants intégralement réalisés à partir de fragments d’instruments de musique hors d’usage investissent le lieu. Cette installation aux confluences de l’organologie, des arts plastiques et de l’entomologie donne à voir autant qu’à entendre le monde microscopique des insectes.

Rendre visible l’invisible

Le collectif tout/reste/à/faire, constitué des artistes Mathieu Desailly, Vincent Gabras et David Chalmin, redonne vie à des instruments promis à la destruction en les métamorphosant en véritables œuvres d’art sonores et animées. Par leurs mouvements et ondulation imitant la discrétion des insectes, ces créatures monumentales dévoilent la mécanique cachée des instruments de musique : l’intérieur d’un harmonium, les marteaux du piano ou encore les mécaniques de l’accordéon. 

Une déambulation sonore

Le monde des insectes étant résolument sonore, chaque créature porte en elle une composition musicale dont l’orchestration renvoie aux instrument ayant servi à sa fabrication. Un système d’amplification dissimilé dans leur socle permet de diffuser la composition préalablement enregistrée qui se déclenche à l’intrusion du visiteur dans son espace, contribuant à l’étrangeté de la rencontre.

Créée à Kerbors en 2015, l’association tout/reste/à/faire porte collectivement le projet anima(ex)musica. Ses sept membres actifs œuvrent pour réunir les conditions favorables à la création du bestiaire utopique et à l’organisation générale des résidences, des expositions et des performances, tant du point de vue administratif que logistique et économique. Elle est constituée de Mathilde Coulon, Marion Barbier, Gwénola Drillet, Hervé Le Charlès, Lydia Le Charlès, Anne Le Ralec et Maud Resmond.

Mathieu Desailly est graphiste et plasticien. Après avoir fait ses classes dans le monde du cinéma, du théâtre et de l’opéra, auprès notamment du peintre décorateur Alexandre Trauner dont il fut l’assistant, il signe les affiches du Printemps de Bourges, du festival rennais Mythos, de l’Orchestre de Bretagne ou encore de la FEVIS (Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés). Avec un style très personnel - mêlant installations, photo-montage ou illustrations - il dessine les identités graphiques de lieux culturels ou de compagnies dans de multiples disciplines tels que le théâtre, la musique, le conte, la danse ou bien encore le cirque. Il est souvent artiste associé aux lieux pour lesquels il travaille. Après avoir cocréé Le jardin graphique en 2003, il fonde le collectif out/reste/à/faire en 2015 afin de réunir les membres du projet anima(ex)musica.

Autodidacte, formé sur le tas et sur le tard mais habile de ses mains depuis l’enfance, Vincent Gadras n’aime guère la routine. Par goût du risque, du défi mais surtout de l’inventivité, il s’est immiscé dans les coulisses du théâtre, du cinéma d’animation, de la danse ou encore du cirque pour y construire des décors et des systèmes de machinerie sur mesure. Il a travaillé pour de nombreux metteurs en scène tels que François Verret, Jean-Baptiste André, Matthias Langhoff ou Lazare, pour le réalisateur Bruno Collet, pour des chorégraphes telles que Dorothée Munyaneza et Maud Le Pladec ainsi que pour de nombreux circassiens parmi lesquels Chloé Moglia, Camille Boitel ou Mathurin Bolze. Avec anima(ex)musica, il doit redoubler d’ingéniosité, s’adapter à des contraintes inédites car c’est lui qui donne vie et mouvement à ce bestiaire, même s’il cache bien son jeu.

Instrumentiste, producteur, arrangeur et ingénieur du son, David Chalmin est un compositeur éclectique, toujours curieux de nouvelles expériences. C’est avec aisance qu’il évolue au sein d’univers musicaux d’une grande diversité : celui de la musique classique et contemporaine auprès des pianistes Katia et Marielle Labèque, d’Angélique Ionatos, de Gaspar Claus ou celui des musiques actuelles, rock et électroniques aux côtés de Matt Elliott, Efterklang, Shannon Wright, Richard Reed Parry, Bon Iver ou The National. Avec anima(ex)musica, il relève un nouveau défi, celui de créer l’identité sonore de chacun de ces arthropodes et il y parvient merveilleusement avec imagination, poésie et une sensibilité rare.

  • 52

    Guitares réutilisées pour créer la puce

  • 300

    Heures de travail par sculpture

  • 12

    Sculptures exposées dans l’exposition