Présentation de l'exposition
L'exposition à l'espace culturel départemental Lympia à Nice présente la guerre en Ukraine à travers le regard de neuf photographes talentueux et audacieux.
Ces artistes, grands reporters et objecteurs de conscience, offrent une vision protéiforme du conflit, depuis les manifestations pacifiques de Kiev en 2013 jusqu'au massacre de Boutcha en 2022 et le périple des réfugiés.
À travers des images saisissantes, l’exposition retrace les réalités de la guerre : les destructions, les vies bouleversées, mais aussi l’espoir et la résilience des populations face à l’adversité.
Qui sont les artistes exposés ?
L’exposition s’ouvre avec Maxim Dondyuk qui avait fouillé les entrailles maudites de Tchernobyl. Ses plans larges, place de l’Indépendance de Kiev, coupent le souffle et exhalent le parfum âcre des abominations à venir. Elle se boucle dix ans plus tard, sous les épaisses semelles de Véronique de Viguerie engluées dans les lacs de sang de Boutcha, ville martyre qui suinte le crime contre l’Humanité.
Sur le chemin temporel qui les sépare, se déploie l’album de la tragédie glaçante. Édouard Élias, ex-passager de l’Aquarius, l’esquif de migrants naufragés, nous enlise avec lui dans la boue de ce que l’on croyait à jamais révolu depuis 14-18 : les tranchées !
L’enterrement avant la mort. Guillaume Herbaut sort des ténèbres ce que l’Occident ne voit pas, la promiscuité brutale et malveillante entre légitimistes pro-ukrainiens et séparatistes pro-russes qui cohabitent dans le Donbass.
Éric Bouvet a le statut d’éclaireur de la partie « exode forcé ». Son récit est celui de la persécution, de la séparation déchirante des familles, de la détresse d’un enfant égaré ou d’une grand-mère perdue.
À ses côtés, on trouve Laurent Van der Stockt et Patrick Wack. Le premier capte la souffrance importée en France, celle des familles ukrainiennes réfugiées, privées de maris et de pères restés au front. Le second témoigne de l’exil des intellectuels russes, artistes ou universitaires, qui ont fui la répression, la prison, le tombeau.
Ukrainiens et Russes soudés malgré eux. L’exposition a aussi une vision décalée du conflit. Celle d’Antoine d’Agata, globe-trotter atypique et transgressif, qu’une grenade lacrymogène a amputé d’un œil. De sa chambre noire ont surgi les charniers et la vision clinique d’une Ukraine éviscérée et déchirée.
Ce dont témoigne sans fard Marc Pollini à travers une série de portraits quasi anthropométriques des ressortissants ukrainiens, exposés avec humanité. Le photographe, parti en Ukraine, a capturé les proches des réfugiés accueillis en Corse, entre exil et retour, entre deux prisons.
Quelques images exposées
©Maxim Dondiuk Janvier 2018, Mariynka, Ukraine. Un soldat accède au toit d’un hôpital détruit par les bombardements pour s’installer à son poste d’observation.©Édouard Elias Ukraine, Donbass, Avdiivka, 24 février 2017 Volodymyr (38 ans), officier de presse de l’armée ukrainienne, pose dans le dortoir du bureau de presse militaire du 72e régiment situé dans une ancienne crèche.©Guillaume Herbaut / Agence VU’ ©Éric Bouvet / VII photos Le Perreux-sur-Marne, France, novembre 2022 Nataliia Nikolaienko, 39 ans, comptable, et sa fille Anhelina, 8 ans, de Kharkiv. Elles en sont parties le 17 mars et vivent maintenant dans une famille d’accueil à Le Perreux-sur-Marne. Dans leur chambre, chez leur famille d’accueil, à Le Perreux-sur-Marne, Nataliia Nikolaienko aide sa fille Anhelina, 8 ans, à faire ses devoirs.©Laurent Van der Stockt Arina Starykh dans son appartement moscovite en mars 2022. Arina est une photographe née en 1996 dans la région de Moscou. Francophone et décidée à quitter la Russie dès les premiers jours de la guerre, elle arrive finalement en France en septembre 2022 après avoir été reçue au concours de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie à Arles. « Cette guerre est une catastrophe, un acte impardonnable. Nous n’avons pas fait assez pour l’éviter » UKRAINE. 2022. Guerre en Ukraine. Lieux de torture près de l’aéroport Antonov.©Antoine d’Agata / avec l’aimable autorisation de l’agence Magnum Le 20 Janvier 2024 à Kiev, district de Solomians Cette image illustre les ravages causés par l’attaque du 2 janvier 2024, qui a fait 22 victimes dans ce quartier de Kiev. Iryna, institutrice à Kiev de 31 ans, témoigne de la tragédie qui a frappé leur ville. Les décombres et les cicatrices de cette attaque rappellent la dure réalité du conflit en cours.
Entrée libre - Du 8 février au 23 mars 2025
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