Sur les traces de la tempête Alex

La Vallée avalée, la Vésubie

Exposition photographique de Marc Pollini du 2 octobre 2021 au 2 janvier 2022

Juste au-dessus du village de Saint-Martin-Vésubie se trouve le hameau du Boréon. La route a été ravagée par la petite rivière du Boréon qui est devenue un fleuve fou, emportant tout sur son passage. Le Boréon – 21 octobre 2020© Marc Pollini

Le mot de l'artiste

La photographie est pour moi un processus qui déclenche une perception plus intime du monde qui m’entoure et en ce sens en élargit ma vision.
Mon intention en tant que photographe et l’acte de photographier me libèrent de tout ce qui peut interférer avec mon sujet pour m’en rapprocher. Ces moments sont à part et j’aime à penser que seuls les photographes le savent.
MARC POLLINI

- Image en taille réelle, .JPG 715Ko (fenêtre modale)De cette maison détruite par la tempête Alex du 2 octobre 2020 subsiste seulement ce vieux poste de télévision. Saint-Martin-Vésubie – 21 octobre 2020© Marc Pollini

En savoir plus sur l'artiste

MARC POLLINI À L’ESPACE CULTUREL LYMPIA

De ses origines corses qui l’ont habitué à scruter l’horizon, Marc Pollini a gardé une forme de simplicité dans son écriture photographique. À sa manière, tantôt très directe, tantôt par des découpages coloristes et contrastés, il montre le monde tel qu’il le voit. La thématique du vide, celles du calme et de l’absence de traces humaines y sont souvent explorées. Paradoxalement, revient sans cesse dans ses photographies une présence humaine qui est, à n’en pas douter, le fil conducteur de ses errances.

Après avoir traité le sujet cher à son cœur de l’insularité dans l’exposition intitulée « Islande, île noire » (2020), il offre à l’espace culturel Lympia sa vision de l’après Alex et décrit un monde marqué par le passage de la tempête dans lequel les habitants de la vallée sont omniprésents sans toujours être visibles. Dans ce journal photographique, Marc Pollini chemine dans un espace que la tempête a rendu méconnaissable. Il en recompose la réalité à partir des vestiges de paysages et des morceaux de vies. Tel un archéologue du désastre, il relève et restitue pour les générations futures, pour que l’événement, ses causes et ses conséquences ne soient pas oubliés. Un an après le passage de la tempête, il participe de manière poétique, mélancolique et responsable à ce travail de mémoire en cours.

Une caravane éventrée par des arbres charriés par la rivière lors de la tempête Alex du 2 octobre 2020. Saint-Martin-Vésubie – 23 novembre 2020Une caravane éventrée par des arbres charriés par la rivière lors de la tempête Alex du 2 octobre 2020. Saint-Martin-Vésubie – 23 novembre 2020© Marc Pollini

LA VALLÉE AVALÉE

Le 2 octobre 2020, Marc Pollini, comme beaucoup d’Azuréens, a ressenti dans sa chair les stigmates que la tempête Alex avait infligés aux vallées de l’arrière-pays niçois et particulièrement à celle de la Vésubie, un territoire qu’il connaît et apprécie pour l’avoir arpenté à pied, dévalé à vélo. Devant sa télévision, le photographe a assisté, impuissant, à sa dévastation. Plus près de lui, il a aperçu sur la plage ce que le Var, le fleuve alimenté notamment par la Vésubie, avait charrié. Arrachés aux habitants, aux maisons, aux forêts, des pneus déchiquetés, des arbres mutilés, des vêtements déchirés, des jouets brisés, des planches lacérées tanguaient dans les vagues ou gisaient sur les galets. À ses pieds gémissaient ces natures mortes. Marc Pollini a commencé alors à consigner dans sa mémoire numérique ces traces de vie. Et quand les journalistes ont quitté la vallée, il a souhaité s’y rendre à son tour. La remonter, pour voir et savoir. Motivé par la seule envie – la nécessité – d’être présent et d’archiver pour demain. En plein confinement, il s’est attelé à un travail de mémoire dans des villages encore sous le choc. Il lui a fallu se résoudre à ces nouveaux paysages nés dans le chaos. La tempête a gommé ce que l’homme avait entrepris, coupé des ponts et tracé de nouveaux chemins. Après Alex, la vallée s’est retrouvée un temps isolée du monde, à l’image d’une île. Ce sentiment a cheminé longtemps dans l’esprit de Marc Pollini, d’origine corse et intrinsèquement habitué aux rudesses de la vie insulaire. Sa plongée dans la Vésubie a duré dix mois, soit une trentaine de séjours à photographier les traces d’un « épisode méditerranéen » particulièrement tragique et hors-norme, à rencontrer des habitants dont le courage et la solidarité durant cette épreuve méritaient d’être consignés. Cette exposition, comme le livre qui l’accompagne, se présente à la manière d’un journal de bord où l’auteur exprime à la première personne son ressenti, ses interrogations, ses réflexions tandis que les saisons rythment ses voyages. Ni documentaire ni projet artistique, il s’agit d’un regard bienveillant posé sur une vallée avalée en vingt-quatre heures et à jamais métamorphosée.

STÉPHANE BRASCA

Trois semaines après la tempête Alex. Route de la Vésubie – 21 novembre 2020Trois semaines après la tempête Alex. Route de la Vésubie – 21 novembre 2020© Marc Pollini

Programmation culturelle de l'exposition "La Vallée Avalée"

Visites et ateliers gratuits sur réservation.

  • Visites guidées de l’exposition
    • Samedi 9 octobre à 11 heures et 15 heures ;
    • Samedi 23 octobre à 11 heures, en présence du photographe Marc Pollini ;
    • Mercredi 27 octobre à 11 heures, en présence du photographe Marc Pollini ;
    • Samedi 30 octobre à 11 heures et 15 heures ;
    • Samedi 6 novembre à 11 heures ;
    • Samedi 13 novembre à 11 heures ;
    • Samedi 20 novembre à 11 heures, en présence du photographe Marc Pollini ;
    • Samedi 4 décembre à 11 heures, en présence du photographe Marc Pollini ;
    • Samedi 18 décembre à 11 heures et 15 heures.
  • Atelier « La photographie de paysage »
    Lors d’une balade dans le quartier du port, apprenez les techniques de cadrage et de composition propres à la photographie de paysage.
    Les participants devront venir munis d’un appareil photo ou d’un téléphone.
    Durée : 1 heures 30
    • Samedi 16 octobre à 15 heures ;
    • Samedi 6 novembre à 15 heures ;
    • Samedi 4 décembre à 15 heures.
  • Atelier « Photographier l’invisible »
    En suivant l’exemple des photographies de Marc Pollini, partez à la recherche de la présence invisible de l’homme dans notre environnement quotidien et apprenez à la révéler par la photographie.
    Les participants devront venir munis d’un appareil photo ou d’un téléphone.
    Durée : 1 heures 30
    • Samedi 23 octobre à 15 heures ;
    • Samedi 13 novembre à 15 heures ;
    • Samedi 11 décembre à 15 heures.
  • Atelier en famille « à la Une », à partir de 8 ans
    Tel un journaliste, construisez la une d’un journal sur un thème lié à l’écologie et à la question climatique. Vous choisirez le titre de votre journal, le sujet à aborder, le titre de votre article et réaliserez une illustration adaptée.
    • Mercredi 27 octobre à 14 heures 30 ;
    • Mercredi 17 novembre à 14 heures 30 ;
    • Mercredi 22 décembre à 14 heures 30.
  • Atelier en famille « Dessin surprise », à partir de 8 ans
    Dans son journal photographique, Marc Pollini a photographié un arbre témoin au gré des saisons. Au cours de cet atelier, redonnez vie à cet arbre grâce à la technique du pliage surprise. Un dessin peut en cacher un autre !
    • Mercredi 3 novembre à 14 heures 30 ;
    • Mercredi 8 décembre à 14 heures 30 ;
    • Mercredi 29 décembre à 14 heures 30.