Gardiens 06

Photographies de Rip Hopkins

A la rencontre des gardiens du territoire

Dans une démarche à la fois anthropologique, documentaire et artistique, Rip Hopkins a réalisé cette série photographique inédite dédiée aux métiers de gardien. Si cette thématique peut paraître étonnante au premier abord, elle prend tout son sens dans l’espace culturel Lympia qui était à l’origine le bagne du port de Nice.

Le photographe joue avec le sujet et nous emmène dans un périple à travers le département des Alpes-Maritimes, de gardien en gardien. Les images créées portent chacune la force d’une individualité magnifiée et, réunies, nous offrent une vision d’ensemble sur le gardiennage, fonction quelque peu méconnue en dépit de son importance dans notre société.

Rip Hopkins explore les multiples déclinaisons du gardien, nous présentant successivement garde-forestiers, bergers, douaniers, surveillants de prison, auxiliaires de puériculture, moines, ou encore agents d’accueil.

Ce faisant, le photographe met en lumière autant la pluralité que ce qui fait la singularité du gardiennage. Être gardien, c’est protéger, définir les limites et réguler, comme le fait le berger avec ses animaux.

C’est également observer à la marge, tout en étant un rouage essentiel de la mécanique sociale en exerçant une certaine autorité.

Enfin, le rôle du gardien ne se limite pas à la contrainte autoritaire : il implique souvent une forme de soin, à l’instar du rôle des soigneurs d’animaux, ou encore de transmission, dans le cas des médiateurs culturels.

Rip Hopkins nous présente également les différents espaces de gardiennage, nous rappelant qu’être gardien est toujours nécessairement être gardien de.

Les personnes photographiées sont ici ancrées dans leurs lieux de travail, naturels ou culturels, d’un bout à l’autre du département des Alpes-Maritimes : du littoral au Lac supérieur de la vallée des Merveilles, du musée Fragonard de Grasse à la villa Kérylos de Beaulieu-sur-Mer, en passant par la vallée de la Roya, la Cathédrale Sainte-Réparate de Nice et le musée départemental des Merveilles à Tende.

À travers les portraits de ses gardiens, c’est donc tout un tableau du territoire maralpin qui se dessine. Plein de surprises, ce parcours permet d’aborder toute la complexité de la figure du gardien qui oscille entre surveillance et préservation, dans des domaines aussi divers que la conservation du patrimoine, la transmission des traditions, la protection environnementale, le maintien de l’ordre, l’entretien et la surveillance de lieux.

Au fil de ses rencontres, Rip Hopkins nous montre avec subtilité et humour qui sont ces gardiens que nous côtoyons quotidiennement sans toujours les voir.

Rip Hopkins

Né à Sheffield (Royaume-Uni) en 1972, Rip Hopkins est diplômé de l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) à Paris.

Pendant près de dix ans, en collaboration avec Médecins sans frontières, il a réalisé des reportages photographiques et des documentaires sur les populations en danger aux quatre coins du monde.

En 1996, il devient membre de l’Agence Vu’. Lauréat de plusieurs bourses et prix prestigieux – la bourse Mosaïque, le prix Kodak du jeune photoreporter, l’Observer Hodge Award, la bourse de la Fondation Hachette, le prix de la Fondation HSBC pour la Photographie, la bourse du Fiacre –, son travail figure dans des collections publiques et privées internationales (Centre Georges-Pompidou, La Salle Foundation, Fonds national d’art contemporain, Fondation HSBC).

Il est représenté par la galerie Le Réverbère, à Lyon, depuis 2002. Pratiquant la photographie depuis l’âge de dix ans, Rip Hopkins est sans cesse à la recherche de nouveaux terrains d’expérimentation et de nouveaux défis artistiques. À côté d’une activité importante pour la presse et la publicité, il développe des projets très personnels.

Dans des genres aussi différents que le portrait ou le paysage, son style atypique, au point de rencontre de la photographie documentaire et de l’expression artistique, place l’humain au centre de son œuvre.